jeudi 27 juin 2013

J’ai appris


J’ai appris à ne pas m’énerver, quand je me retrouvais en plein embouteillage sur les périphériques de ma ville.
J’ai appris à ne pas paniquer, quand je parcourais les rues d’Alger vide.
J’ai appris à marchandais avec la patience quand l’incompréhension devient une monnaie courante.
J’ai appris  à  renforcer mon espoir, à consolider mes ambitions dans mon pays lisiblement paisible.

 
Et j’ai appris aussi,  non pas à aimer mon travail, car lui-même est une exclamation d’Amour, mais plutôt à avoir du temps pour apprécier  mon rôle qui n’est que ce plaisir ahurissant d’être au service de la culture de mon pays.
Littérature, Musique, spectacles, chorégraphie, théâtre, cinéma, arts plastique, festival, rencontres, colloques, séminaires, hommages, journées et  semaines culturelles, Quel beau monde !
Nous  prenons à cœur l’épanouissement de tous les arts qui font partie de notre identité. Je dis bien identité alors « Ne touchez pas à mon pays pour souiller les volontés qui magnifient mon Algérie !! »
J’ai appris, que la culture est une arme redoutable, et qui ne sera jamais un gadget entre les mains invisibles, ennemies  de ma nation, financées par des  producteurs fantômes et leurs sponsors fantoches qui croient qu’avec un scénario barbon, réaliseront avec aisance le  coup de manivelle, de l’avant première d’un numéro de la série intitulée « Il était une fois en l’Algérie ! ».
 
 
J’ai appris, que nous nous ne sommes pas un  public crédule et  un peuple stupide, pour accorder à cet épisode un  triomphe acclamé  sur toutes les chaines notamment Al Jazzera, notre « Ennemi intime ».
Heureusement, on connait le son du clap,  on a appris à faire la différence entre la réalité et  le  chimérique de  « Apocalypse now» et on a toujours applaudi l’annonce du coupé roulé !!!!
 
 
Par ailleurs, j’ai appris à comprendre le sens de chaque mot de nos dialogues. Et avec exactitude, Je leurs dis aujourd’hui, j’en veux pas de leur script, ni de leurs répliques qu’ils distribuent comme un clip usé. J’en suis engorgée, mais, j’apprends toujours le sous texte de « Rachida ».
Ceci étant dit, j’ai appris, plutôt nous avons appris des « chroniques des années de braises » pour signifier qu’on refuse d’être leurs acteurs dans leur pièce de théâtre. On refuse d’être des portraits dénudés sur leurs toiles. On refuse d’être des marionnettes dans leurs studios live. On refuse d’être des interprètes dans leur opérette. Nous ne serons jamais des auteurs ou poètes de leur « Iliade ».
Qu’ils Sachent, nous refusons catégoriquement d’être les  compositeurs de  leur 7ème symphonie, qu’ils ont intitulé « Printemps arabe ! »
 
                                              Nadjet Taibouni
 


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